Foire Aux Questions

FAQ pour les Kinés

McKenzie c'est de la rééducation en extension, non ?

C'est effectivement l'image que cette approche garde dans l'inconscient collectif de notre profession. Il est dommage de résumer cette prise en charge de cette manière : il s'agit avant tout d'une méthodologie qui permet de prendre en charge nos patients. Cette approche est principalement basée sur la réponse symptomatologique suite à la mise en charge mécanique de différentes régions anatomiques.

La confusion qui reste vivace consistant à résumer McKenzie à l'extension vient du fait qu'un grand nombre de nos patients répondent effectivement très bien à des procédures d'extension du fait très probable que les principaux mécanismes lésionnels sont des mécanismes en flexion (flexions répétées, position assise avachie et donc en flexion lombaire maximale, « tour de rein » sur un mouvement en flexion par exemple).

Il existe cependant un pourcentage non négligeable de patients qui ont besoin de flexion pour améliorer leur symptomatologie mais aussi de patients qui ont besoin de rotation voire de combinaisons de différents mouvements.

J'ai déjà fait de nombreuses formations : Mézières, Sohier, Ostéopathie. En quoi cette approche pourrait elle m'apporter quelque chose ?

L'approche MDT (appellation internationale pour l'approche McKenzie) ne prétend en aucune façon régler « tous les problèmes ». Il s'agit avant tout d'une « méthode » et non d'une technique. La méthodologie que vous pourrez acquérir lors des formations peut tout à fait vous servir y compris si vous ne souhaitez pas devenir « un McKenziste exclusif » !

Le pragmatisme, le bon-sens et la possibilité d'exercer notre profession sans porter préjudice à notre patient sont des points importants de cette approche.

Vous pourrez aussi (re)-découvrir la pertinence et la puissance de certains mouvements en apparence « anodins » pour aider vos patients.

Enfin, comme dans de nombreuses autres approches, il vous paraîtra certainement naturel mais plus probablement essentiel de promouvoir auprès de vos patients l'auto-prise en charge au travers d'exercices pluri-quotidiens à faire à domicile. C'est là aussi une caractéristique de cette approche : le rôle prépondérant de l'auto-rééducation pour conserver les résultats obtenus au cabinet, péréniser ceux-ci et éviter ou gérer les récidives.

En quoi cette « méthode McKenzie » est-elle différente des autres approches ? Se base-t-elle sur de nouvelles découvertes concernant la pathologie ?

L'approche MDT n'est pas le « dernier objet de rééducation à la mode » . En fait, cette façon de procéder n'est pas nouvelle en soit (Robin McKenzie à mis en pratique ses observations dans les années 1950). Il s'agit dans le principe de toujours vérifier l'effet de techniques appliquées sur nos patients : savoir évaluer la réponse symptomatique.

La différence principale réside certainement dans la « grille de lecture » de nos patients. Le principe de centralisation des signes, le fait de prendre des marqueurs avant et après l'application de forces, de toujours renseigner précisément le statut neurologique du patient afin de prendre les bonnes décisions thérapeutiques : là est certainement la « nouveauté » si toutefois le terme pouvait s'appliquer.

C'est une approche historiquement « empirique » , mais force est de constater qu'elle possède désormais de solides recommandations (voir les différents articles publiés sur le sujet dans l'onglet « parutions »)

J'ai entendu dire que les thérapeutes McKenzie ne regardent pas l'imagerie. Comment peuvent-ils prendre en charge correctement un patient dans ces cas là ?

L'imagerie est essentielle et permet d'exclure des pathologies graves (fractures, cancer, zones inflammatoires majeures etc...). Le fait d'affirmer que les thérapeutes MDT ne lisent pas l'imagerie est probablement du au fait que l'évaluation et le traitement de nos patients n'est pas attaché à une zone anatomique particulière. De plus, nous savons qu’il peut souvent exister un décalage entre les signes radios et les symptômes des patients. Encore une fois c'est la lecture des symptômes du patient qui guide le thérapeute. Cette lecture peut se faire en toute sécurité : l'application des forces respecte une progression précise et permet à tout moment d'arrêter l'évaluation ou le traitement.

Faire du McKenzie demande du temps. Certains collègues formés m'ont dit aussi que leur patients ne voulaient pas revenir tant les exercices à faire étaient fatigants.

Cette approche est effectivement différente. Encore une fois, le principal mot d’ordre est autorééducation: le patient doit dans une certaine mesure se prendre en charge. Certains patients ne voudront pas faire les exercices et d'autres ne comprendront pas comment les faire. Il y a, comme dans toute approche, des limites à l'application MDT. Peut-être, dès lors, la difficulté viendra effectivement du fait qu'il faudra s'appliquer à bien faire comprendre les exercices, à faire préciser la fréquence et le nombre des mouvements et que finalement tout cela « prendra du temps ». Il est aussi possible que ce temps, en apparence perdu, permette plus tard de pérenniser les résultats obtenus et d'éviter les récidives...

J'ai entendu parler d'études qui disaient que McKenzie ne marche pas dans les cas aigus.

L'approche MDT, du fait de sa grande fiabilité et validité, notamment inter et intra-examinateurs, fait depuis longtemps l'objet d'études de grande qualité. Fort logiquement, il existe aussi des études qui sont défavorables au MDT. Les études concernant des patients aigus, quelque soit l'approche considérée, montrent souvent des résultats mitigés. Les critères d'inclusion ou d'exclusion, les critères d'évaluation des résultats ou des questionnaires proposés aux patients ayant participés à l'étude sont toujours très difficiles à interpréter.

Une chose reste sûre : pour l'heure il n'existe pas "d'étalon or" pour évaluer les patients aigus. Par comparaison, les mêmes types d'études sur des patients aigus, ne donnent pas d'effets positifs aux manipulations ostéopathiques au delà de … 72 heures !

L'ostéopathie n'est pas pour autant devenue une « discipline inefficace » depuis que cette étude est sortie. Il est de notoriété publique que cette pratique améliore les patients ; simplement les critères pour évaluer cette amélioration ne sont pas pour l'heure pertinents.

Si j'ai bien compris l'approche McKenzie, je constate que lors d’une séance, le praticien fait un bilan, teste des mouvements répétés sur le patient et en fonction des résultats lui donne des exercices à faire à la maison ainsi que des mesures d’hygiène de vie à respecter. Donc le praticien ne « touche » pas le patient : pas de massages, de mobilisations etc...
J’ai du mal à envisager une telle situation avec mes patients : comment les soigner sans les toucher et comment mon patient va accepter une séance sans massage ?

Certes, la méthode McKenzie est différente des autres méthodes sur ce point bien précis notamment : nous « touchons »le moins possible les patients afin de développer chez eux «l’autotraitement». Certaines situations impliquent notre participation « physique active » mais ce n’est pas la règle.
N’oublions pas que ce qui compte c’est le résultat : notre patient est-il mieux après un massage ou après l’exercice que nous avons mis en place pour lui ?Ce sera à vous de juger…Nous savons quand même tous qu’un massage n’a qu’un effet ponctuel à court terme…

N’oublions pas non plus que le bilan réalisé lors de la 1ère séance est une action d’échange avec le patient : nous l’écoutons, nous cherchons à comprendre son problème…c’est un vrai travail actif que nous faisons et votre patient sera sûrement sensible sur ce point !

Il est vrai que certains patients n’attendent que des manoeuvres passives de notre part…Notre expérience nous montre qu’un praticien « convaincu et motivé » est respecté et apprécié même s’il ne fait pas forcément des massages…

FAQ pour les médecins

La méthode McKenzie (appelée aussi MDT : Mechanical Diagnosis & Therapy) n'est elle pas
une « recette » de plus appliquée aux problèmes rachidiens ?

La méthode McKenzie est tout sauf une « recette » ! Cette prise en charge est basée sur un BILAN validé internationalement, bénéficiant d’une bonne reproductibilité inter et intra-examinateurs. C’est seulement à l’issue de ce bilan que des exercices actifs personnalisés seront proposés au patient. Le traitement est sans cesse réadapté selon l’évolution de la présentation clinique du patient.

Qu’est ce qui différencie cette approche par rapport à d’autres traitements ?

Que veulent dire les termes « Préférence Directionnelle » et « Centralisation » ?

La Préférence Directionnelle indique le sens vers lequel le patient réalise ses exercices. C’est le sens qui centralise, diminue ou abolit les symptômes.

Dans le cas d’une sciatalgie par exemple, la préférence directionnelle sera le sens qui diminuera et/ou abolira les symptômes dans le membre inférieur. Ce phénomène de diminution des symptômes périphériques, comme si la douleur se rapprochait de la racine du membre ou de l’axe rachidien, est appelé Centralisation. A noter que parfois les douleurs les plus proximales peuvent être, de manière temporaire, augmentées.

De nombreuses études ont montré que l’existence d’une préférence directionnelle était en faveur d’un bon pronostic.

Quelles sont les indications de la méthode McKenzie ? Et les contre indications ?

Les indications sont variées : toutes les affections mécaniques du rachis et des membres. Les radiculopathies, névralgies cervico-brachiales, douleurs articulaires, tendinopathies et TMS en général forment une liste non exhaustive des indications.

Toutes les pathologies inflammatoires en phase aigue, les cancers, les maladies infectieuses articulaires ou osseuses sont des contre indications.

Certaines pathologies comme le canal lombaire étroit ou encore le spondylolisthésis peuvent être évaluées en toute sécurité grâce au bilan, afin de déterminer la pertinence ou non de cet affection sur les symptômes. L'approche MDT permet aussi une prise en charge de ces deux affections.

Comment se déroule un traitement type de méthode McKenzie ?

Initialement un BILAN est réalisé. Ce bilan très complet permet d’appréhender de façon précise l’impact du problème sur la vie du patient, la nature du problème, son ancienneté…. L’Examen des mouvements répétés permettra de retrouver s’il y a lieu une Préférence Directionnelle et la classification dans un des trois syndromes : Dérangement, Dysfonction ou Postural et ensuite la stratégie thérapeutique adaptée à ces syndromes.

Cette première séance nécessite du temps mais constitue le « pilier » du reste de la prise en charge. Le bilan ainsi réalisé sera, pour tout le traitement, une référence initiale de l'état du patient et permettra donc tous les ajustements nécessaires.

La constante dans toutes les prises en charge est la notion d’auto-traitement. Le patient est l’acteur principal de son traitement, en réalisant de manière pluriquotidienne des exercices simples et précis.

Les séances successives sont des réévaluations du patient et permettent de vérifier la pertinence des exercices préconisés lors de la séance précédente. Au besoin, le thérapeute peut changer les exercices du patient aussi bien en terme de charge mécanique (par exemple demander plus de répétitions ou moins de fréquence) qu'en terme de direction de travail (exercices dans le plan latéral voir rotatoire) si la réponse symptomatique du patient n'est pas concluante. Le thérapeute peut aussi décider d'appliquer lui même des forces toujours en fonction de la symptomatologie (surpressions du thérapeute ou mobilisations spécifiques).

FAQ pour les patients

La méthode McKenzie n’est elle pas qu’une méthode de plus comme l’ostéopathie, la kinésiologie,
la méthode Mézières, la posturologie, etc… ?

La singularité de cette « méthode », ou plutôt prise en charge tient à deux facteurs principaux:

J’ai entendu dire qu’il fallait faire des exercices. Vais-je avoir besoin de les faire longtemps ?

C’est variable selon les pathologies, les symptômes…. Cela peut aller de quelques jours pour un problème aigu (comme un "blocage" vertébral comme on dit vulgairement) à quelques semaines pour un problème chronique.

Dans un second temps, votre praticien vous indiquera des exercices à effectuer et à contrôler votre posture dans un but préventif. Il vous expliquera la conduite à tenir en cas d’éventuelle récidive.

Une connaissance a été traitée par un praticien McKenzie.
Il m’a montré les exercices, puis-je les pratiquer sans risque ?

Peut-être ! Mais peut-être pas !! Ce n’est pas recommandé. Les exercices effectués par cette personne lui ont été prescrits suite à un bilan clinique précis et surtout personnel ! Même s’il vous semble avoir les mêmes symptômes, vous pouvez avoir besoin d’exercices dans une direction différente ! Il vous faut faire un bilan, la prise en charge McKenzie n’est pas une recette universelle.

J’ai passé un IRM, j’ai beaucoup d’arthrose. Cette méthode n’est sans doute pas faite pour moi ?

L’arthrose rachidienne est banalement observée à partir de 40-50ans sur la plupart des examens que passent les patients. Souvent d’ailleurs il y a aussi de l’arthrose sur des zones qui ne sont ni douloureuses ni limitées en amplitude. Il importe de réaliser un examen clinique rigoureux qui lui seul permettra de voir si un traitement McKenzie est adapté. De plus, cet examen permet également de mettre en évidence les contre indications qui pourraient exister à la réalisation d’un tel traitement et ainsi vous réorienter vers votre médecin pour une autre prise en charge de votre problème. L’arthrose rachidienne n’est donc pas une contre indication à ce type de prise en charge.

J’ai souvent des torticolis avec « blocage », cela fait partie des choses
qui peuvent être prises en charge par un traitement McKenzie ?

Il y a tout un protocole de management des affections aigües de la colonne comme le torticolis ou encore le lumbago. Il faudra parfois que le praticien applique certaines forces supplémentaires afin de retrouver les amplitudes articulaires « normales ». De plus votre praticien, une fois l’épisode aigu passé, sur la base de votre bilan, recherchera et vous enseignera les exercices à effectuer pour sortir de cette répétition des blocages.

J'ai mal au dos depuis plusieurs mois. La radio prescrite a montré une discopathie. Après avoir eu des soins et comme la douleur et les signes ne passaient pas, mon médecin m’a finalement fait faire une IRM. On a retrouvé une hernie discale. La méthode McKenzie est elle adaptée pour moi ? Ne va-t-elle pas m'aggraver ?

La méthode McKenzie est probablement l'approche la plus à même de vous prendre en charge, même avec une hernie discale découverte par les examens ! Votre thérapeute dans son bilan initial renseignera votre état clinique de départ par les biais de marqueurs précis et réévaluera ce statut à chaque séance : c est un des moyens de surveillance les plus sûr pour ne pas aggraver durablement les signes et donc vérifier que votre progression va dans le « bon sens ». Il vous apprendra les mouvements qui soulagent et vous signifiera ceux qu'il faut éviter.